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Enfant-tyran : comment rétablir l’autorité parentale?

dimanche, 11. mars 2018 13:55

Lorsque le glissement d’autorité est en faveur de l’enfant, le parent peut se sentir désemparé et croire que la situation est irréversible.

Tout n’est pas perdu ! Il suffit de modifier les habitudes et comportements afin de reconquérir votre place de parent, d’adulte responsable au sein de la famille.

Cependant, ce processus n’est pas magique, ni instantané. Il nécessite un peu de temps et de fermeté. Vous et votre/vos enfant(s) pourrez tout de même noter une progression positive au fil des semaines.

L’enfant-tyran et la frustration

Comme évoqué dans un précédent article, un enfant heureux est un enfant frustré. Et dans le cas d’un enfant-tyran, tous les membres de la famille souffrent et sont malheureux.

Lorsque les habitudes se sont installées, le parent peut croire qu’affronter son enfant sur le terrain de l’autorité va être insurmontable. Mais cela est possible.

Gardez en tête votre objectif et mettez en oeuvre ces 2 actions et principes afin de regagner votre place et votre autorité :

  • Participation : il s’agit de remettre chacun à sa place et instaurer un nouveau rapport d’autorité. Pour cela, vous allez demander à l’enfant d’exécuter des tâches quotidiennes qui vont le replacer à son niveau, au sein de la cellule familiale. Cette action nécessite de faire participer l’enfant à la vie familiale à hauteur de ce que sa présence exige.
    Exemple : lui demander de dresser/débarrasser la table, ranger sa chambre, faire son lit tous les matins, faire la vaisselle, aider pour d’autres tâches ménagères de manière équitable.
  • Sanction : en cas de manquement, l’enfant devra être sanctionné de manière proportionnelle à la gravité de l’acte commis. Bien évidemment, les punitions corporelles, la violence verbale ou physique sont à proscrire car il s’agirait de maltraitance. En revanche, souvenez-vous que pour qu’elle soit efficace, la punition doit être cohérente, proportionnée et ferme.
    Exemple : confisquer un jouet ou un jeu, priver l’enfant de télévision, de téléphone portable/tablette/jeu vidéo, d’accès à internet.

Le piège à éviter lors de cette mise en place est de compenser la sanction. Celle-ci deviendra alors inefficace et renforcera le comportement tyrannique de votre enfant tout en sapant votre autorité davantage. Si vous minorez ou proposez une récompense pour adoucir la sanction, vous ôtez toute cohérence à ce nouveau système.
Exemple : votre enfant vous désobéit, vous décidez de le priver de télévision pendant une semaine. Mais dans le même temps, vous lui laissez l’accès à internet (donc il peut regarder la télévision) ou vous lui offrez un somptueux cadeau, un séjour, une place de concert etc. Ce faisant, la sanction de départ s’annule et vous aurez saboté votre autorité.

Un système de sanction plus juste

Un parent d’enfant-tyran est souvent désarçonné et en manque d’inspiration pour trouver la sanction la plus juste, quand ce n’est pas de trouver une sanction tout court.

Vous pouvez classer vos sanctions en fonction de la gravité des manquements par exemple.
La gravité des manquements ou infractions peuvent être de 3 niveaux :

  1. les interdits eux-mêmes sanctionnés par la loi : infractions, détériorations d’objets publics ou privés, violence verbale ou physique à l’égard de tout le monde (parents y compris!), vol, etc.
  2. les comportements graves, nuisant au fonctionnement normal de la famille : irrespect des parents, irrespect des consignes, etc.
  3. les comportements ennuyeux : couper la parole, insister pour obtenir quelque chose, etc.

La sanction négative (punition) doit être utilisée pour punir un comportement déviant.

Afin d’encourager votre enfant à coopérer, vous pouvez également utiliser la sanction positive (récompense) afin de montrer que vous appréciez ses efforts sur les comportements ennuyeux par exemple. Là encore, il s’agit de bien mesurer la sanction positive, qui doit également être cohérente, proportionnée et ferme.

Notez qu’une récompense n’est pas forcément un achat. Passer du temps ensemble, partager une activité (sortie piscine, cinéma, restaurant…), déguster une gourmandise, etc, il suffit que vous puissiez donner à votre enfant quelque chose qu’il n’a pas au quotidien.

Encore une fois, veillez à ne pas annuler une punition par une récompense.

Mieux vaut prévenir que guérir

Rétablir un système de règles où le/les parents détiennent l’autorité et replacer l’enfant à sa place au sein de la famille permet à ce dernier de grandir de manière équilibrée. Son identité vis-à-vis des adultes, dans et au dehors de la cellule familiale et en tant qu’individu lui évitera de devenir un adulte pervers narcissique. Outre la prédisposition génétique à la psychopathie et à l’absence d’empathie, le risque de l’émergence d’une telle personnalité est nettement plus facile à corriger avant l’âge de 10 ans.

Le risque de faire de votre enfant un pervers narcissique apparaît lorsqu’un enfant égocentré n’est pas soumis à la frustration (obéissance aux règles établies par les parents, respect de l’autorité parentale, etc).

A contrario, un enfant qui reçoit une éducation laxiste mais qui ressent de l’empathie (inné) deviendra a fortiori un adulte qui ne pourra pas tolérer les frustrations, qui sera sujet à une dépression chronique ou sera socialement adapté mais intérieurement dépressif.

Il est temps d’agir ! Comme le rappel le psychologue spécialisé Didier Pleux, ayez le courage d’affirmer votre rôle de parent, d’adulte responsable, d’imposer vos règles et votre mode de fonctionnement. Certes difficile au départ lorsque votre enfant a pris les rennes de l’autorité, mais en reconquérant votre place et votre autorité, vous le sauverez, ainsi que ceux qui le côtoient et le côtoieront, d’une crise identitaire toxique et destructrice.

Catégorie: Éducation & Parentalité | Commentaires (0) | Auteur:

L’enfant-tyran :
Putsch contre l’autorité parentale

dimanche, 9. juillet 2017 18:02

L’enfant, ce petit être qui prend très vite une place énorme, jusqu’à chambouler complètement la vie de ses parents. Et lorsque par excès d’amour, de bienveillance, par revanche ou culpabilité, le(s) parent(s) se laisse(nt) dépasser par cette présence en donnant tout à l’enfant, ce dernier effectue un putsch sur l’autorité et devient roi, voire tyran. Ce transfert d’autorité s’est généralisé depuis quelques années, dans les familles, mais aussi à l’école.

Quels comportements entraînent ce glissement d’autorité? Et surtout, comment le corriger afin de redonner à chacun sa place au sein de la cellule familiale, dans la société en général et élever des adultes équilibrés?

Qui sont ces petits monstres?

A la maison, ils font la loi, que ce soit pour leurs activités ou celles de toute la famille. A l’école, qu’ils trouvent “nulle”, ils peuvent poser des problèmes et contestent les activités organisées. Ils manipulent leur entourage, excellent dans l’art de la manoeuvre, profèrent des menaces, ils culpabilisent leurs parents et sèment la zizanie entre eux. Or, pour beaucoup, même si leur enfant est omnipotent, le comportement de celui-ci est perçu comme étant normal. L’enfant-roi peut devenir un enfant-tyran, lorsqu’en plus du chantage et des menaces, l’enfant fait également preuve de violence verbale et physique envers ses parents et son entourage.

Souvent, les parents n’ont pas vraiment conscience de cette situation car elle s’est installée progressivement et que certains comportements sont banalisés de nos jours. C’est lorsqu’un événement grave survient (échec scolaire, fugue, délinquance, agression etc.) que la prise de conscience s’opère. Les parents peuvent identifier le glissement d’autorité en observant leur enfant sans chercher d’explication “psychologique” (“il a du caractère”, “il est trop intelligent“), non seulement pour s’assurer qu’il va bien pour lui-même, mais aussi pour s’assurer d’une relation équilibrée aux autres.

Impuissants, ces parents d’enfants certes souvent plus intelligents que la moyenne (sans pour autant être « surdoués », bien qu’ils s’accrochent à cette explication), ne réalisent pas que ces comportements sont en fait l’expression d’une souffrance.

Pourquoi les parents perdent-ils leur autorité?

Notre société tendrait à produire de plus en plus d’enfants-roi. Cela est souvent dû à la manière dont la parentalité est vécue et perçue de nos jours. En effet, dans une société d’hyper consommation, de quête de confort et d’hédonisme absolus, d’éviction de la frustration à titre individuel, les parents ne veulent pas en plus être frustrés par l’éducation de leur progéniture.

Autre écueil, la volonté de compensation et de protection des parents qui, enfants, ont eux-mêmes souffert du manque (affectif, matériel etc.) et qui ne veulent pas que leurs enfants en souffrent à leur tour va contribuer au règne de l’enfant-roi ou tyran. Les enfants uniques sont aussi potentiellement plus enclins à développer ce type de comportement car ils ne sont pas frustrés par la présence d’une fratrie. Souvent, ce sont des parents qui ont été livrés à eux-mêmes, qui ne comprennent pas que leurs enfants ne s’éduquent pas tout seuls.

Petit tyran deviendra grand

A l’âge adulte, les enfants-rois ou tyrans développent généralement une personnalité totalement égocentrique. Tout tourne autour de leurs désirs et volontés : c’est “je fais ce que je veux, quand je veux” au détriment des autres et du reste de l’univers. Ils deviennent des adultes hypersensibles à la réalité de leur monde, personnel ou professionnel, qui supportent difficilement les contrariétés et les frustrations. Ils semblent percevoir tout (et parfois tout le monde), dans leur environnement, comme une source de désagrément car ils ont été habitué dans leur enfance à tout obtenir, immédiatement.

Le Dr Didier Pleux, docteur en psychologie du développement et clinicien spécialiste de la psychothérapie cognitivo-comportementale s’est penché sur cette problématique depuis plusieurs années. Il explique l’omnipotence de l’enfant tyran par une volonté de ce dernier de se protéger de toute forme de frustration. Malheureusement, sa quête l’amène bien souvent à la violence et la destruction. De plus, l’omnipotence ne permet pas d’intégrer les contraintes et prépare sans doute à de plus grandes souffrances au fur et à mesure qu’il devra se confronter au monde.

Ces adultes-tyrans cumulent au quotidien les incivilités, la violence psychologique, la manipulation au nom de leur propre plaisir, ils ne veulent généralement pas grandir. Ils ont soif de pouvoir dans leurs sphères et le prennent de force, exactement comme dans leur enfance. Cela représente chez eux un principe de plaisir, qui n’est pas un principe de réalité. Et ce plaisir ne rime pourtant pas avec bonheur…

Un enfant heureux est un enfant frustré

Si vous voulez que vos enfants soient heureux, frustrez-les. Ne cherchez pas à anticiper leurs besoins, laissez-vos enfants les exprimer. Car si vous leur donnez tout avant qu’ils n’aient envie de quoi que ce soit, ils ne ressentiront plus d’envie. Cela peut paraître aberrant pour un parent qui ne souhaite que le bien et le bonheur de son enfant. Et pourtant, pour développer une personnalité équilibrée, un enfant a besoin d’autorité, autant que d’amour, de stimulation, d’accompagnement, de protection. Le Dr Pleux parle de la “bonne autorité” qui réhabilite le parent dans sa mission d’exigence, de frustration, de contrôle et de sanction, tout en tenant compte de la psychologie de l’enfant et du principe de réalité. Car si la frustration sans amour engendre la castration et la névrose, l’amour sans frustration, amène à la tyrannie et au malheur grandissant en se heurtant à la réalité du monde.

Alors faut-il consulter si l’on croît que l’enfant présente ces troubles ? Selon le Dr Pleux, il est possible, à un stade précoce, de réajuster l’autorité et la rétablir par des mesures éducatives progressives et simples, sur le modèle de la sanction (positive ou négative). Il suffit d’impliquer l’enfant, d’exiger de lui une participation (débarrasser, ranger), de résister à l’envie d’anticiper ses besoins ou envies (manger le même repas, limiter les cadeaux etc) par exemple. Si vous vous sentez dépassé-e-s, il faut effectivement faire appel à un thérapeute pour vous accompagner, enfant(s) et parent(s).

 

 

 

 

Catégorie: Autres pathologies, Éducation & Parentalité, Hors catégorie, Perception et réalité | Commentaires (0) | Auteur:

Sérotonine et dépression:
Le bonheur est dans la tête

samedi, 20. mai 2017 21:32

La dépression est généralement définie comme une réaction de notre corps et de notre esprit à des événements traumatisants et/ou à une exposition prolongée à un environnement hostile. Ses symptômes, tels que l’anxiété, les insomnies, la prise de poids ou encore une faible résistance au stress s’expliquent également chimiquement, par un déséquilibre dans notre cerveau.

En effet et bien que notre cerveau soit incroyablement complexe, les états dépressifs et la dépression vont souvent de pair avec une carence en sérotonine, surnommée « l’hormone du bonheur ». Si un supplément de sérotonine peut effectivement influer sur notre humeur et notre sentiment de bien-être, il convient de rester vigilant et d’éviter de créer d’autres déséquilibres.

Sérotonine: origine et apports

La sérotonine est une hormone et un neurotransmetteur produite a 95% dans l’intestin. Elle est fabriquée à partir du tryptophane, un acide aminé qui est acheminé au cerveau par le sang. Etant donne que la sérotonine joue un rôle important dans la modification de l’état émotionnel, certaines études ont démontré que d’autres molécules, analogues à la sérotonine, peuvent jouer le meme rôle : ce sont les inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine. Ces substances inhibent la recapture de la sérotonine et sont prescrites en cas de symptômes liés à la dépression, aux troubles obsessionnels compulsifs ou encore pour traiter la boulimie.

Les apports peuvent également provenir de notre alimentation. Mais bien que des aliments comme la banane par exemple, contiennent de la sérotonine, ils n’affectent pas directement l’humeur. Cela s’explique par le fait que la sérotonine ne traverse pas la barrière hémato-encéphalique, comme certains acides aminés, notamment le tryptophane, peuvent le faire.

Or la production de sérotonine dans le cerveau varie directement en fonction du transport du tryptophane dans le cerveau (au travers de la barrière hémato-encéphalique). On observe par exemple que la consommation d’aliments sucrés augmentera indirectement et momentanément les concentrations de tryptophane dans le cerveau, tandis qu’un aliment très protéiné, les diminuera, et a fortiori, fera baisser le niveau de sérotonine.

Tryptophane et sérotonine

L’un des précurseurs directs de la sérotonine est un dérivé de l’acide aminé tryptophane appelé le 5-HTP (5-HydroxyTryptoPhane). De nombreuses études cliniques ont démontré que la prise de 5-HTP avait des effets équivalents voire meilleurs que certains anti-dépresseurs dans le cas du traitement de la dépression.

Une comparaison des résultats de 17 études portant sur près de 600 patients a ainsi montré que le 5-HTP améliore de manière significative ou très significative l’état dépressif de plus de 3 patients sur 5. On a pu également noter que les patients commençaient à ressentir très rapidement les effets (au bout de 3 à 5 jours).

Une étude menée par les Dr Byerley, Judd et Reimherr a aussi comparé l’effet du 5-HTP à celui d’une molécule de la famille du Prozac, la fluvoxamine, sur 63 patients. Les résultats  des deux traitements sont équivalents, avec toutefois moins d’effets secondaires pour le 5-HTP (quelques légers troubles digestifs).

Entrer dans un cercle vertueux

Outre l’alimentation et la supplémentation en 5-HTP, l’humeur agit également sur la sérotonine et réciproquement. En d’autres termes, la concentration de sérotonine influencerait l’humeur et en retour, les pensées, positives ou négatives agissent sur le taux de sérotonine.

C’est pourquoi il est important de briser la dynamique des pensées négatives afin de créer un cercle vertueux et rééquilibrer la chimie du bonheur, ou du moins du bien-être, dans notre cerveau.

L’autosuggestion, la pratique régulière d’une activité physique, l’exposition à la lumière du jour, le fait de rire,  entre autres influent positivement  sur l’humeur et donc… sur votre taux de sérotonine.

Catégorie: Dépression, Guérir, Stress, TCA | Commentaires (0) | Auteur:

L’effet Dunning-Kruger
ou le règne de la médiocrité arrogante

mardi, 9. mai 2017 18:50

Avez-vous parfois l’impression de voir des personnes évoquer des sujets avec une expertise feinte alors qu’elles ne les maîtrisent que de manière superficielle? Vous est-il arrivé de croiser le chemin de personnes notoirement incompétentes, mais tellement convaincues du contraire et extrêmement sûres d’elles?

 

Incompétent, moi? Jamais!

 

Sachez que ce phénomène porte un nom, l’effet Dunning-Kruger, celui des deux psychologues américains de l’université Cornell (David Dunning et Justin Kruger) qui l’ont mis en évidence et théorisé. S’inspirant d’études antérieures portant sur différents domaines artistiques, culturels, sportifs ou techniques, Dunning et Kruger ont pour ainsi dire vérifié l’expression de Darwin :  « L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance ».

Les hypothèses

 

L’effet Dunning-Kruger se caractérise donc par un biais cognitif par lequel les personnes les moins compétentes dans un domaine donné vont avoir tendance à surestimer leurs compétences. Inversement, les personnes les plus compétentes tendront à sous-estimer leurs compétences. Ces incompétents vivent à leur insu l’illusion de leur supériorité dans un domaine, surévaluant constamment leur performances. De plus, les personnes incompétentes ne parviennent ni à mesurer leur propre degré d’incurie, ni à reconnaitre la compétence de ceux qui la possèdent vraiment. Le professeur Dunning l’explique ainsi : « Les connaissances et l’intelligence nécessaires pour accomplir une tâche sont souvent les mêmes que celles nécessaires pour reconnaître que l’on n’est pas bon à cette tâche. Et si l’on manque de ces connaissances et de cette intelligence, on reste ignorant que l’on n’est pas bon à cette tâche ».

De ce fait, si ces personnes suivent une formation qui leur permettent d’améliorer de manière significative leur niveau, elles pourront alors reconnaitre et accepter leurs lacunes antérieures.

L’étude illustrée

 

Dunning et Kruger ont cherché à vérifier leur postulat de départ à travers une expérimentation portant sur trois domaines distincts : la grammaire, la logique et l’humour.

Dans un premier temps, ils ont demandé à un groupe de personnes de s’auto évaluer dans ces trois domaines.

Ensuite, ces sujets ont été soumis à des tests afin d’évaluer leurs compétences réelles dans les 3 domaines choisis.

Enfin, lors de la confrontation des résultats de l’auto évaluation des volontaires et ceux de leurs tests génériques, Dunning et Kruger ont pu vérifier leur hypothèse de départ :

Les personnes qui s’étaient définies comme étant « très compétentes » dans chacun des domaines ont obtenu les moins bons résultats lors des tests.

Aussi, Dunning et Kruger ont observé plusieurs corollaires lors de cette étude :

  • le premier est que les personnes qui avaient sous-estimé leurs compétences lors de l’auto évaluation avaient au contraire eu les meilleurs résultats lors des tests ;
  • le deuxième est que les personnes les moins compétentes avaient davantage tendance à sous-estimer les personnes réellement compétentes ! Leur sentiment de supériorité ou illusion de compétence était proportionnel à leur ignorance et leur incurie.

Le graphique suivant illustre la dissonance cognitive entre la compétence réelle et la compétence perçue par les sujets.

La ligne claire représente le résultat du test. La ligne foncée, représente les résultats de l’auto évaluation. Dans le dernier quartile, celui qui apparaît en premier, l’écart entre la compétence réelle (ligne claire) et la compétence ressentie (ligne foncée) est très grand. On remarque que plus les personnes sont réellement compétentes (ligne claire), plus elles ont tendance à se sous estimer (ligne foncée), ce qui est visible avec le “top quartile”.

 

L’analyse de l’effet Dunning-Kruger

Dunning et Kruger ont abouti à quatre points qui constituent l’effet éponyme:

  1. les incompétents sont incapables de reconnaître leur incurie
  2. les incompétents ne sont pas capables de reconnaître les personnes compétentes
  3. les incompétents sont incapables de mesurer à quel moment leur performance/connaissance est insuffisante ou inadaptée
  4. les incompétents qui suivent une formation et améliorent leur connaissance dans un domaine donné, prennent conscience de leur incompétence passée, tendent à s’auto évaluer de manière plus lucide et à reconnaître les personnes réellement compétentes.

Cette dissonance cognitive se produit, selon Dunning et Kruger, car les compétences nécessaires pour accomplir une tâche donnée seraient identiques à celles mobilisées pour évaluer les résultats d’une performance. En effet, comment pourrait-on se rendre compte qu’une tâche est piètrement exécutée si nous n’avons pas les connaissances suffisantes pour bien l’exécuter?

Et ceux qui se sous-estiment?

 

L’un des corollaires de l’effet Dunning-Kruger nous fait nous interroger. Si les moins compétents sont assurés, de manière illusoire, de posséder les connaissances nécessaires et d’exceller dans des domaines données, les plus compétents, eux, présentent aussi un biais cognitif.  Ils se sous-estiment, et cette erreur de perception serait en fait un « faux consensus ».

 

Biais cognitif et estime soi

 

S’il est clair que surestimer ses compétences alors que nous n’en avons aucune ou très peu paraît complètement fou, il est tout aussi dangereux de sous-estimer ses compétences alors que nous en avons davantage. Pourquoi? Parce que notre responsabilité est doublement engagée face aux incompétents arrogants. Premièrement, car ils le sont à leur insu, et donc les (in)former pourrait corriger ce biais cognitif. Deuxièmement, car leur laisser les rênes alors qu’ils ne maîtrisent pas leur sujet viendrait à être complices de leurs actes et de leurs conséquences.
Dans les deux cas, compétents ou incompétents, chacun doit pouvoir s’apprécier à sa juste valeur, et corriger ses lacunes, qu’elles s’expriment en termes cognitifs ou de perception.

 

Catégorie: Perception et réalité | Commentaires (0) | Auteur:

L’AUTOSUGGESTION :

Reprendre son existence en main

jeudi, 3. novembre 2016 21:58

 

Se parler à soi-même

 

Tout le monde connait le proverbe « Quand on veut, on peut », la méthode Coué ou encore de l’effet placebo. Tous ces concepts sont liés à l’autosuggestion. Celle-ci correspond au fait de s’influencer soi-même, de manière consciente ou non, afin de réaliser une conduite suggérée en dehors de la volonté et ceci d’une façon (presque) automatique.

Émile Coué, qui a donné son nom à sa méthode, était un pharmacien du 19e siècle qui avait remarqué qu’en général, il était suffisant qu’un individu soit persuadé de l’efficacité de son traitement pour que celui-ci guérisse.

Il a donc travaillé sur la façon dont l’autosuggestion influençait la vie psychique et le comportement pour sortir d’une idée de départ volontairement privilégiée. Coué a découvert que l’autosuggestion permet d’améliorer la perception qu’un individu a de son corps et de sa conscience, ce qui constitue une aide complémentaire à la psychothérapie : la pensée positive  ou  “comment influencer positivement son inconscient ou son imaginaire”  influe sur notre condition et notre existence.

 

Le concept de l’autosuggestion

 

  • La pensée crée la réalité : lorsqu’on s’implante soi-même une idée, positive ou négative, dans l’esprit, cela influe sur sa réalisation.
  • La tendance à l’autosuggestion négative : nous penchons plus souvent vers des suggestions négatives : je ne peux pas, je n’y arriverai pas, etc. Si on les pense fortement, elles deviendront votre réalité. Plus qu’une volonté consciente, il faut une volonté profonde et entière pour arriver à ses objectifs.

 

Le pouvoir de l’imagination sur la réalité

 

L’autosuggestion peut s’apparenter à l’auto-hypnose. Alors comment procéder pour s’influencer positivement?

Pour commencer, partons des 5 postulats de base de l’autosuggestion :

  • La pensée, bonne ou mauvaise, que nous avons en tête constitue la réalité et a tendance à se réaliser.
  • l’homme a la faculté d’imaginer.
  • Lorsque l’imagination et la volonté sont en conflit, l’imagination l’emporte toujours, sans aucune exception.
  • Lorsque l’imagination et la volonté convergent, elles se multiplient pour former une alliance puissante
  • L’imagination peut être orientée, influencée, dirigée

En pratique

 

Essayez de vous convaincre, chaque jour en répétant intérieurement une phrase qui représente votre objectif. Soyez convaincu-e de votre assertion :

  • je vais mieux
  • je vais arrêter de fumer
  • je suis une personne formidable
  • etc.

Fixez-vous de petits objectifs, et avancez pas à pas en domptant votre imagination, et donc, en améliorant votre réalité. C’est possible !

 

Catégorie: Dépendance, Dépression, Guérir, Hypnose, Stress | Commentaires fermés sur L’AUTOSUGGESTION :

Reprendre son existence en main
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