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L’effet Dunning-Kruger
ou le règne de la médiocrité arrogante

mardi, 9. mai 2017 18:50

Avez-vous parfois l’impression de voir des personnes évoquer des sujets avec une expertise feinte alors qu’elles ne les maîtrisent que de manière superficielle? Vous est-il arrivé de croiser le chemin de personnes notoirement incompétentes, mais tellement convaincues du contraire et extrêmement sûres d’elles?

 

Incompétent, moi? Jamais!

 

Sachez que ce phénomène porte un nom, l’effet Dunning-Kruger, celui des deux psychologues américains de l’université Cornell (David Dunning et Justin Kruger) qui l’ont mis en évidence et théorisé. S’inspirant d’études antérieures portant sur différents domaines artistiques, culturels, sportifs ou techniques, Dunning et Kruger ont pour ainsi dire vérifié l’expression de Darwin :  « L’ignorance engendre plus fréquemment la confiance en soi que ne le fait la connaissance ».

Les hypothèses

 

L’effet Dunning-Kruger se caractérise donc par un biais cognitif par lequel les personnes les moins compétentes dans un domaine donné vont avoir tendance à surestimer leurs compétences. Inversement, les personnes les plus compétentes tendront à sous-estimer leurs compétences. Ces incompétents vivent à leur insu l’illusion de leur supériorité dans un domaine, surévaluant constamment leur performances. De plus, les personnes incompétentes ne parviennent ni à mesurer leur propre degré d’incurie, ni à reconnaitre la compétence de ceux qui la possèdent vraiment. Le professeur Dunning l’explique ainsi : « Les connaissances et l’intelligence nécessaires pour accomplir une tâche sont souvent les mêmes que celles nécessaires pour reconnaître que l’on n’est pas bon à cette tâche. Et si l’on manque de ces connaissances et de cette intelligence, on reste ignorant que l’on n’est pas bon à cette tâche ».

De ce fait, si ces personnes suivent une formation qui leur permettent d’améliorer de manière significative leur niveau, elles pourront alors reconnaitre et accepter leurs lacunes antérieures.

L’étude illustrée

 

Dunning et Kruger ont cherché à vérifier leur postulat de départ à travers une expérimentation portant sur trois domaines distincts : la grammaire, la logique et l’humour.

Dans un premier temps, ils ont demandé à un groupe de personnes de s’auto évaluer dans ces trois domaines.

Ensuite, ces sujets ont été soumis à des tests afin d’évaluer leurs compétences réelles dans les 3 domaines choisis.

Enfin, lors de la confrontation des résultats de l’auto évaluation des volontaires et ceux de leurs tests génériques, Dunning et Kruger ont pu vérifier leur hypothèse de départ :

Les personnes qui s’étaient définies comme étant « très compétentes » dans chacun des domaines ont obtenu les moins bons résultats lors des tests.

Aussi, Dunning et Kruger ont observé plusieurs corollaires lors de cette étude :

  • le premier est que les personnes qui avaient sous-estimé leurs compétences lors de l’auto évaluation avaient au contraire eu les meilleurs résultats lors des tests ;
  • le deuxième est que les personnes les moins compétentes avaient davantage tendance à sous-estimer les personnes réellement compétentes ! Leur sentiment de supériorité ou illusion de compétence était proportionnel à leur ignorance et leur incurie.

Le graphique suivant illustre la dissonance cognitive entre la compétence réelle et la compétence perçue par les sujets.

La ligne claire représente le résultat du test. La ligne foncée, représente les résultats de l’auto évaluation. Dans le dernier quartile, celui qui apparaît en premier, l’écart entre la compétence réelle (ligne claire) et la compétence ressentie (ligne foncée) est très grand. On remarque que plus les personnes sont réellement compétentes (ligne claire), plus elles ont tendance à se sous estimer (ligne foncée), ce qui est visible avec le “top quartile”.

 

L’analyse de l’effet Dunning-Kruger

Dunning et Kruger ont abouti à quatre points qui constituent l’effet éponyme:

  1. les incompétents sont incapables de reconnaître leur incurie
  2. les incompétents ne sont pas capables de reconnaître les personnes compétentes
  3. les incompétents sont incapables de mesurer à quel moment leur performance/connaissance est insuffisante ou inadaptée
  4. les incompétents qui suivent une formation et améliorent leur connaissance dans un domaine donné, prennent conscience de leur incompétence passée, tendent à s’auto évaluer de manière plus lucide et à reconnaître les personnes réellement compétentes.

Cette dissonance cognitive se produit, selon Dunning et Kruger, car les compétences nécessaires pour accomplir une tâche donnée seraient identiques à celles mobilisées pour évaluer les résultats d’une performance. En effet, comment pourrait-on se rendre compte qu’une tâche est piètrement exécutée si nous n’avons pas les connaissances suffisantes pour bien l’exécuter?

Et ceux qui se sous-estiment?

 

L’un des corollaires de l’effet Dunning-Kruger nous fait nous interroger. Si les moins compétents sont assurés, de manière illusoire, de posséder les connaissances nécessaires et d’exceller dans des domaines données, les plus compétents, eux, présentent aussi un biais cognitif.  Ils se sous-estiment, et cette erreur de perception serait en fait un « faux consensus ».

 

Biais cognitif et estime soi

 

S’il est clair que surestimer ses compétences alors que nous n’en avons aucune ou très peu paraît complètement fou, il est tout aussi dangereux de sous-estimer ses compétences alors que nous en avons davantage. Pourquoi? Parce que notre responsabilité est doublement engagée face aux incompétents arrogants. Premièrement, car ils le sont à leur insu, et donc les (in)former pourrait corriger ce biais cognitif. Deuxièmement, car leur laisser les rênes alors qu’ils ne maîtrisent pas leur sujet viendrait à être complices de leurs actes et de leurs conséquences.
Dans les deux cas, compétents ou incompétents, chacun doit pouvoir s’apprécier à sa juste valeur, et corriger ses lacunes, qu’elles s’expriment en termes cognitifs ou de perception.

 

Catégorie: Perception et réalité | Commentaires (0) | Autor:

L’AUTOSUGGESTION :

Reprendre son existence en main

jeudi, 3. novembre 2016 21:58

 

Se parler à soi-même

 

Tout le monde connait le proverbe « Quand on veut, on peut », la méthode Coué ou encore de l’effet placebo. Tous ces concepts sont liés à l’autosuggestion. Celle-ci correspond au fait de s’influencer soi-même, de manière consciente ou non, afin de réaliser une conduite suggérée en dehors de la volonté et ceci d’une façon (presque) automatique.

Émile Coué, qui a donné son nom à sa méthode, était un pharmacien du 19e siècle qui avait remarqué qu’en général, il était suffisant qu’un individu soit persuadé de l’efficacité de son traitement pour que celui-ci guérisse.

Il a donc travaillé sur la façon dont l’autosuggestion influençait la vie psychique et le comportement pour sortir d’une idée de départ volontairement privilégiée. Coué a découvert que l’autosuggestion permet d’améliorer la perception qu’un individu a de son corps et de sa conscience, ce qui constitue une aide complémentaire à la psychothérapie : la pensée positive  ou  “comment influencer positivement son inconscient ou son imaginaire”  influe sur notre condition et notre existence.

 

Le concept de l’autosuggestion

 

  • La pensée crée la réalité : lorsqu’on s’implante soi-même une idée, positive ou négative, dans l’esprit, cela influe sur sa réalisation.
  • La tendance à l’autosuggestion négative : nous penchons plus souvent vers des suggestions négatives : je ne peux pas, je n’y arriverai pas, etc. Si on les pense fortement, elles deviendront votre réalité. Plus qu’une volonté consciente, il faut une volonté profonde et entière pour arriver à ses objectifs.

 

Le pouvoir de l’imagination sur la réalité

 

L’autosuggestion peut s’apparenter à l’auto-hypnose. Alors comment procéder pour s’influencer positivement?

Pour commencer, partons des 5 postulats de base de l’autosuggestion :

  • La pensée, bonne ou mauvaise, que nous avons en tête constitue la réalité et a tendance à se réaliser.
  • l’homme a la faculté d’imaginer.
  • Lorsque l’imagination et la volonté sont en conflit, l’imagination l’emporte toujours, sans aucune exception.
  • Lorsque l’imagination et la volonté convergent, elles se multiplient pour former une alliance puissante
  • L’imagination peut être orientée, influencée, dirigée

En pratique

 

Essayez de vous convaincre, chaque jour en répétant intérieurement une phrase qui représente votre objectif. Soyez convaincu-e de votre assertion :

  • je vais mieux
  • je vais arrêter de fumer
  • je suis une personne formidable
  • etc.

Fixez-vous de petits objectifs, et avancez pas à pas en domptant votre imagination, et donc, en améliorant votre réalité. C’est possible !

 

Catégorie: Dépendance, Dépression, Guérir, Hypnose, Stress | Commentaires fermés sur L’AUTOSUGGESTION :

Reprendre son existence en main
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