Extrêmement fort et incroyablement près. (Jonathan Safran Foer-2005)
Page 38 :
“…la distance qui se logea entre moi et mon bonheur n’était pas le monde, ce n’était pas les bombes ni les bâtiments incendiés, c’était moi, ma pensée, le cancer de ne jamais lâcher prise, l’ignorance est-elle une bénédiction, je l’ignore, mais penser est si douloureux, et dis-moi, la pensée a-t-elle jamais fait quelque chose pour moi, m’a-t-elle une seule fois mené en un lieu splendide ? Je pense, je pense, et je pense encore, la pensée m’a éloigné du bonheur un million de fois, pas une seule elle ne m’y a mené.”
Page 102 :
“Ce secret était un trou au milieu de moi dans lequel tombaient toutes les choses heureuses.”
Page 252 :
“C’est dommage que nous devions vivre, mais c’est tragique que nous n’ayons qu’une seule vie.”
“La timidité c’est quand on détourne la tête de ce qu’on veut. La honte c’est quand on détourne la tête de ce qu’on ne veut pas.”
Page 254 :
“Quand j’étais petite, ma vie était une musique sans cesse plus forte. Tout m’émouvait. Un chien suivant un inconnu. Cela me donnait des sentiments en foule. Un calendrier ouvert au mauvais mois. J’aurais pu en pleurer. J’en pleurais. Quand la fumée sortant d’une cheminée disparaissait. Une bouteille renversée arrêtée au bord d’une table.
J’ai passé toute ma vie à apprendre comment ressentir moins.
Chaque jour je ressentais moins.
Est-cela vieillir ? Ou est-ce quelque chose de pire ? On ne peut se protéger de la tristesse sans se protéger du bonheur.”